(ABM FN) Le Bel20 a clôturé une nouvelle semaine pour le moins agitée à 3.626 points, en hausse de 0,7 pour cent en glissement hebdomadaire.
La semaine écoulée a débuté avec optimisme après l’annonce de l'acquisition par UBS de son homologue et compatriote Credit Suisse pour environ trois milliards de francs, tandis que la Fed et cinq autres grandes banques centrales annonçaient des mesures visant à garantir suffisamment de liquidités au sein du secteur bancaire.
"Le problème des banques en difficulté est d'un ordre très différent à ceux responsables de la crise financière", a commenté Simon Wiersma, gestionnaire chez ING. "Et en regard des valorisations actuelles, des opportunités dans ce secteur en difficulté se présentent à nouveau."
Pour autant, les investisseurs n'ont pas été convaincus par les dernières mesures et les actions bancaires sont restées sous pression, singulièrement vendredi en marge de la chute de 8,5 pour cent de la Deutsche Bank.
“Cela a commencé avec les CDS qui se sont tendus et qui ont entraîné une chute de l'action" a commenté dans un entretien accordé à ABM Financial News, Bernard Keppenne, économiste en chef de CBC Banque, qui observe que la confiance dans le secteur financier est toujours fragile.
Les CDS sont pour rappel ces assurances qui permettent de se couvrir contre une défaillance d’une entreprise quant au remboursement de sa dette. Au plus ils sont élevés, au plus le risque est élevé.
"Les CDS de la Deutsche Bank sont maintenant à 200, alors qu'ils étaient encore autour de 140 mercredi. Cela correspond à une augmentation de 42 pour cent", a expliqué Salah Bouhmidi, analyste de marché chez IG.
"La panique est selon moi artificiellement gonflée et offre une bonne opportunité aux vendeurs à découvert de prolonger artificiellement les malheurs de la banque via les CDS, par exemple", ajoute Bouhmidi. "Mais une prolifération peut bien sûr se propager à l'infini, comme on le voit actuellement, et mettre à l'épreuve la vulnérabilité du secteur bancaire", avertit l'expert du marché.
Berlin a souligné de son côté à la veille du week-end que la Deutsche Bank n'était pas en danger et qu'elle était très rentable.
Goldman Sachs s'attend de son côté à ce que les tensions actuelles dans le secteur bancaire exercent une pression sur l'activité économique aux États-Unis et dans la zone euro.
"Un certain nombre de petites et moyennes banques américaines risque encore d'être confronté à des problèmes, ce qui entraînera un resserrement des conditions de crédit, de quoi réduire la croissance économique de 0,3 à 0,5 point de pourcentage".
"Au sein de la zone euro, le secteur bancaire semble résister, mais les conditions de crédit devraient également se resserrer, ce qui réduirait la croissance de 0,3 à 0,4 point de pourcentage", a ajouté Goldman Sachs.
Si les difficultés du secteur bancaire mondial ne sont certes pas encore reflétées dans les indices des directeurs d'achat publiés la semaine dernière, le secteur des services dans la zone euro a progressé plus rapidement en mars, là où l'industrie manufacturière s'est contractée. Scénario identique aux États-Unis.
La Fed en a presque fini avec ses hausses de taux
La décision de la Fed sur les taux a retenu toute l'attention des investisseurs. La question qui se posait était de savoir si l'institution relèverait ses taux en regard des problèmes rencontrés par certaines banques régionales. Certains analystes avaient ainsi suggéré une pause.
Finalement et conformément aux attentes, la Fed a relevé de 25 points de base son principal taux directeur pour le porter dans la fourchette 4,75 à 5,00 pour cent, soit le niveau le plus élevé depuis 2007.
"L'inflation sous-jacente aux États-Unis diminue rapidement, de sorte que nous osons maintenant dire avec une certitude raisonnable que le pic des taux américains a été atteint", a commenté Simon Wiersma.
"Historiquement, c'est le moment où les perspectives des investisseurs en obligations et en actions s'améliorent de manière significative", a-t-il ajouté.
Les experts du spécialiste de l’obligataire PGIM Fixed Income s'attendent également à ce que la hausse de mercredi dernier soit la dernière du cycle actuel. Ils sont d'avis que les problèmes du secteur bancaire vont s'aggraver, obligeant la Fed à réduire à nouveau les taux d'intérêt de 50 à 75 points de base d'ici la fin de l'année.
Une hypothèse que ne partage pas l'analyste de marché Philip Marey de Rabobank, qui retient que la Fed s'en tiendrait à une médiane de 5,1 pour cent pour 2023. "Cela suggère que, contrairement à ce que certains suiveurs du marché attendaient, la Fed ne réduira pas encore ses taux cette année”.
Les banques centrales de Suisse et de Norvège ont elles aussi relevé leurs taux la semaine dernière, tout comme la Banque d'Angleterre. Cette dernière a relevé son taux directeur de 25 points de base à 4,25 pour cent jeudi, comme prévu.
Stefan Koopman, analyste de marché chez Rabobank, s'attend à ce que la BoE relève encore une ou deux fois ses taux. Les prévisions concernant les taux plafonds sont passées à 4,6 pour cent, ce qui signifie que les analystes tablent majoritairement sur une nouvelle hausse de 25 points de base, et certains deux autres. "Nous appartenons à ce dernier camp", a déclaré Koopman au nom de Rabobank.
Sur le marché des changes, l’euro a clôturé vendredi à 1,078 dollar, en hausse de 0,9 pour cent. L’évolution du dollar a notamment favorisé celle du pétrole, le baril de WTI ayant progressé de 4,6 pour cent sur la semaine à 69,4 dollars.
On notera que les obligations ont pu capitaliser sur leur caractère de valeur refuge. Le rendement du dix ans américain a ainsi été ramené à 3,38 pour cent vendredi et son homologue allemand de même maturité à 2,11 pour cent.
Actions en hausse et en baisse
Au sein de l’indice principal, Proximus avec un gain de 6 pour cent a signé la plus forte hausse de la semaine, en marge d’un vent sectoriel favorable. AB InBev (+2,1 pour cent) et Argenx (-1 pour cent), les deux poids lourds de l'indice, ont connu des fortunes diverses.
En bas de tableau, Galapagos a signé la plus forte baisse, la biotech se voyant lestée de 5,9 pour cent.
Dans le BelMid, Telenet a bondi de 36,8 pour cent en marge de l’annonce d’une OPA de la part de son actionnaire de référence Liberty Global.
Colruyt, qui a bondi de 13 pour cent à l’annonce du désinvestissement de sa filiale d'énergie renouvelable mercredi, a vu ses gains hebdomadaires limités à 2,4 pour cent.
Degroof Petercam a relevé son objectif de cours pour Euronav à 21,00 euros, l'incertitude s'étant dissipée. Kepler est lui d’avis que le conseil de surveillance fraîchement renouvelé finira par suivre la même stratégie menée par Euronav par le passé. Cela signifie aussi que le transporteur maritime est prêt à récolter les fruits de la vigueur du marché des tankers. La valeur a gagné 0,7 pour cent sur la semaine.
Repli hebdomadaire de 5,7 pour cent pour IBA qui a publié ses résultats annuels et a annoncé une hausse du dividende. ING a toutefois trouvé le REBIT décevant et a souligné que le spécialiste mondial de la protonthérapie n'a pas émis de perspectives concrètes pour 2023.
Du côté des plus valorisations référencées dans le BelSmall, mention spéciale à Warehouse Estates Belgium qui a lui aussi relevé son dividende et a gagné 6,2 pour cent. En revanche, Mithra Pharmaceuticals a perdu 6 pour cent.
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